Questions fréquentes : Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines
Depuis plus de 30 ans, le Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines de l’Aquarium La Rochelle développe un programme d’observations et de recherches en faveur des tortues marines observées sur la façade Manche-Atlantique. Retrouvez ci-dessous les questions qui lui sont le plus fréquemment posées à propos des tortues marines, des missions du centre et des bonnes pratiques à adopter en cas d’observation en mer ou d’échouage à terre.
Missions, organisation et encadrement du C.E.S.T.M.
Les activités du C.E.S.T.M. peuvent être définies autour de deux principales missions :
- Coordination du RTMAE* : Surveillance des populations de tortues marines via le suivi des signalements, la prise en charge des individus, la collecte et la bancarisation des données et prélèvements, la restitution des données et résultats d’analyses pour différentes évaluations nationales et patrimoniales par exemple.
- Centre de soins : accueil, soins et réhabilitation des individus. Suivi et collecte de données dans le cadre de programmes de recherche particuliers.
*RTMAE : Réseau Tortues Marines Atlantique Est
En France métropolitaine, l’Observatoire des Tortues Marines (OTM), coordonné par le service Patrinat du MNHN (Museum National d’Histoire Naturelle), rassemble trois réseaux d’échouage et d’observation qui regroupent plus de 200 correspondants autorisés à intervenir auprès des tortues marines échouées, capturées accidentellement ou observées à la dérive en mer sur la façade Manche-Atlantique (RTMAE), en Méditerranée française (RTMMF) et à Saint Pierre et Miquelon (RTSPM).
Ces réseaux recueillent les données importantes pour la connaissance scientifique des populations de tortues marines dans le cadre du programme scientifique « Observatoire des tortues marines : réseaux d’échouage, de sauvetage et d’observation de tortues marine en France métropolitaine et à Saint Pierre et Miquelon ».
Chaque Réseau Tortues Marines de l’OTM est animé par un coordonnateur qui désigne et forme avec le MNHN ses membres correspondants (également appelés observateurs) répartis sur les différentes façades. Ces coordonnateurs centralisent, gèrent et assurent la traçabilité, l’utilisation et la valorisation des données et prélèvements recueillis par les correspondants. Ils ont également la responsabilité de coordonner la prise en charge rapide des individus vivants par des centres de soins agréés locaux.
RTMAE
Le RTMAE intervient sur la façade Manche-Atlantique. Il est coordonné et animé par le Centre d’Etudes et de Soins pour les Tortues Marines de l’Aquarium La Rochelle qui est également le centre de soins référent sur cette façade.
RTMMF
Le RTMMF, intervient sur la façade Méditerranée française. Il est coordonné et animé par la Société Herpétologique de France et travaille avec le CESTMed basé à la Grande Motte (30) et le Centre de Réhabilitation de la Faune Sauvage (CRFS) hébergé par la ville d’Antibes (06) et géré par la fondation Marineland.
RTMSPM
Le RTMSPM est coordonné et animé par la DTAM de Saint Pierre et Miquelon et intervient sur les plages et eaux françaises de Saint Pierre et Miquelon.
Le bon fonctionnement des écosystèmes marins dépend de la qualité du milieu.
C’est pourquoi, la directive cadre stratégie pour le milieu marin (2008/CE/56, DCSMM) impose à chaque État-membre d’élaborer une stratégie en vue d’atteindre ou maintenir son bon état écologique. Pour évaluer et suivre la qualité des milieux, des indicateurs ont été développés pour refléter l’état d’une composante de l’écosystème, l’intensité, l’étendue et/ou la fréquence d’une pression mais aussi les changements induits par une ou plusieurs pressions sur l’état d’une composante de l’écosystème.
Les suivis des tortues marines en France métropolitaine depuis plusieurs années ont permis de qualifier les tortues marines comme de bons indicateurs au regard notamment des déchets qu’elles peuvent ingérer.
Chaque observation apporte des éléments précieux pour mieux comprendre et donc mieux protéger les populations de tortues marines.
Tortues marines sur la façade Manche-Atlantique
La tortue caouanne, la tortue Luth, la tortue de Kemp, la tortue verte et parfois la tortue imbriquée et la tortue olivâtre.
Les tortues Luth sont originaires majoritairement des sites de ponte de Guyane française et de Trinidad, les tortues caouannes proviennent majoritairement des sites de Floride du sud et du Cap Vert, les tortues de Kemp proviennent des sites de ponte situés dans le golfe du Mexique.
Concernant la tortue verte, aucune analyse génétique n’a été réalisée pour cette population compte tenu du peu d’individus signalés.
Maillon principal de la chaine alimentaire, les tortues marines contribuent à l’équilibre de l’environnement marin. Elles doivent faire face à de nombreuses menaces naturelles et anthropiques, il est donc primordial de protéger ces espèces menacées d’extinction.
L’UICN a élaboré la liste rouge dans laquelle figure les 7 espèces de tortues marines existantes à l’heure actuelle, dont certaines, comme la tortue de Kemp est en danger critique d’extinction.
Les tortues marines ont un cycle de vie complexe comportant de nombreux changements. Les stades de vie « reproduction », « ponte » et « alimentation en zone côtière » ont été les plus étudiés du fait de l’accessibilité des individus.
Une grande partie de leur vie reste donc à décrypter mais également leurs adaptations et comportements : comment et où se développent les individus immatures au large des côtes, où grandissent les petites tortues Luth, quels sont les mécanismes qui permettent aux tortues marines de s’orienter et de retourner pondre près de leur plage de naissance pour certaines espèces par exemple, combien de temps peuvent-elle vivre, communiquent-elles entre congénères… ?
Bonnes pratiques :
Tortue en mer
Contactez l’équipe du C.E.S.T.M. par téléphone au 05 46 34 00 00 et/ou par mail à tortues@aquarium-larochelle.com. Pensez à noter l’heure et la position géographique de l’animal et si possible prendre une photo pour permettre d’identifier l’espèce, la taille et éventuellement le problème rencontré par l’individu afin d’intervenir dans les meilleurs délais et de façon la plus efficace.
Une fiche d’observation est disponible sur la page suivante : Signalement
Pensez à imprimer quelques exemplaires pour en disposer à bord ou compléter le formulaire en ligne également.
Il faut contacter immédiatement l’Aquarium La Rochelle par téléphone au 05 46 34 00 00 et/ou par mail à tortues@aquarium-larochelle.com.
Pensez à noter l’heure et la position géographique de l’animal et si possible prendre une photo pour permettre d’identifier l’espèce, la taille et éventuellement le problème rencontré par la tortue afin d’intervenir dans les meilleurs délais et de façon la plus efficace. La manipulation des tortues marines nécessitent une formation particulière : en voulant bien faire, la situation peut s’aggraver.
Les possibilités sont nombreuses : l’animal peut se reposer, l’animal peut être blessé ou malade, l’animal peut être mort.
Les animaux retrouvés immobiles à la surface et « faciles » à récupérer indiquent que l’animal est en détresse, le laissait dans l’eau ou le remettre à l’eau aggraverait son état.
Oui pour une courte période car même si les tortues marines sont des espèces pulmonées et donc viennent respirer à la surface, elles sont adaptées à une vie dans l’eau de mer (alimentation…).
Oui, nous travaillons avec eux pour les sensibiliser à la présence des tortues marines et sur la façon de prendre en charge les tortues selon l’engin de pêche et si l’animal est à bord ou s’il est à l’eau.
Les captures accidentelles sont-elles nombreuses ? Les cas de captures sont rares sur la façade Manche-Atlantique.
De nombreux cas d’enchevêtrements sont-ils signalés ? Les cas d’enchevêtrement dans les orins d’engins de pêche ou de bouées de signalisation sont plus souvent répertoriés chez les individus de tortue Luth.
Bonnes pratiques :
Tortue échouée
Il faut contacter immédiatement l’Aquarium La Rochelle par téléphone au 05 46 34 00 00 et/ou par mail à tortues@aquarium-larochelle.com et noter l’heure et la position géographique de l’animal et si possible prendre une photo pour permettre d’identifier l’espèce, la taille et éventuellement le problème afin d’intervenir dans les meilleurs délais et de façon la plus efficace.
Sur le site de l’Aquarium, une fiche de renseignements ou un formulaire en ligne à compléter sont disponibles : https://www.aquarium-larochelle.com/signalement/
Il y a plusieurs raisons :
- la tortue est morte et donc a été ramenée par les vagues et le vent sur les plages ;
- dans le cas des animaux vivants, les individus affaiblis à cause du froid, d’une pathologie, d’un enchevêtrement ou d’une mutilation n’ont plus la possibilité de se déplacer et se laissent donc porter par les éléments jusqu’à venir s’échouer sur les plages.
Certains individus peuvent paraître morts alors qu’ils sont dans un état comateux. Dans tous les cas, il faut prévenir l’Aquarium La Rochelle par téléphone au 05 46 34 00 00 et/ou par mail à tortues@aquarium-larochelle.com.
Les tortues ne pondent pas sur la façade Manche-Atlantique : une tortue observée sur une plage signifie que l’animal est en détresse et la remettre à l’eau pourrait aggraver son état.
Pour les individus morts, les renseignements qu’ils apportent pour la conservation de leur population disparaitraient.
Plus vite l’animal est pris en charge, plus vite il sera examiné et soigné. En hiver, les heures sont comptées pour la survie de l’animal.
L’Aquarium La Rochelle est ouvert 365 jours de l’année. N’hésitez donc pas à appeler au 05 46 34 00 00 et/ou par mail à tortues@aquarium-larochelle.com.
Les tortues marines sont des espèces protégées : sans autorisation, il est strictement interdit de transporter, manipuler et détenir une tortue marine.
Les tortues marines sont des espèces protégées : sans autorisation, il est strictement interdit de transporter, manipuler et détenir une tortue marine.
Une fois prévenu, l’Aquarium La Rochelle, dépêchera le correspondant habilité à intervenir le plus proche pour prendre en charge l’individu et le transporter le plus rapidement vers le CESTM de l’Aquarium La Rochelle.
Les tortues marines sont des espèces protégées, il est strictement interdit de les manipuler. Une mauvaise manipulation peut entrainer la mort de la tortue, c’est pourquoi les correspondants du Réseau sont formés à les manipuler pour les prendre en charge.
Oui, si vous ne manipulez pas la tortue pour avoir un « bon angle » et si vous restez à l’écart pour éviter de stresser la tortue.
Il suffit de se rapprocher du coordinateur du réseau pour lequel vous souhaitez apporter votre aide et intervenir.
Fonctionnement du centre de soins
Une fois les tortues marines vivantes prises en charge par le Réseau, elles sont transportées vers le centre de soins agrée le plus proche.
Sur la façade Manche Atlantique, il existe un seul centre de soins habilité à recueillir les tortues marines : le CESTM. Mais il existe également des centres de secours qui peuvent être sollicités pour prendre en charge en urgence les tortues marines qui ne peuvent pas être rapatriés rapidement au CESTM du fait de la distance.
Oui, c’est tout le travail réalisé par le CESTM : réaliser des examens approfondis de chaque individu à leur arrivée pour leur prodiguer tous les soins nécessaires, assurer leur suivi pendant tout leur convalescence pour leur permettre de retourner à l’océan en bon état de santé dès que les conditions météorologiques le permettent.
Oui, malheureusement. Si les tortues marines sont prises en charge et arrivent au C.E.S.T.M., c’est qu’elles ne vont pas bien. Parfois, certaines décèdent pendant leur transport vers le C.E.S.T.M. ou dans la nuit ou encore quelques jours qui suivent leur prise en charge. Une autopsie est alors systématiquement effectué pour comprendre les raisons de la mort. Les causes peuvent être multiples : infections pulmonaires, septicémie, infection bactériennes ou fongiques…
Certaines d’entre elles sont équipées d’un émetteur satellitaire : nous pouvons donc suivre leurs déplacements quotidiens jusqu’à l’arrêt de la balise ; comme toutes les tortues marines sont équipés d’une puce électronique avant leur départ, certaines pourront être identifiées si elles sont retrouvées capturées, échouées ou en détresse en mer.
Non, la réglementation qui s’applique aux centres de soins ne permet pas de faire visiter le CESTM pour des raisons d’hygiène et de sécurité mais également pour assurer le bien-être des tortues prises en charge qui sont des individus malades.
Avant leur remise à l’eau, un nom est donné à chaque tortue. Ce dernier rappelle un trait de caractère ou bien quelque chose en lien avec le milieu marin ou son lieu de découverte.
Tortues Luth et mammifères marins
Si une tortue Luth est observée sur la plage, comment dois-je agir ? Il faut contacter immédiatement l’Aquarium La Rochelle par téléphone au 05 46 34 00 00 et/ou par mail à tortues@aquarium-larochelle.com et noter l’heure et la position géographique de l’animal, observer le comportement et si possible prendre une photo pour permettre d’identifier l’espèce, la taille.
Sur le site de l’Aquarium, une fiche de renseignements et un formulaire en ligne à compléter sont disponibles : https://www.aquarium-larochelle.com/signalement/
Il faut contacter immédiatement l’Aquarium La Rochelle par téléphone au 05 46 34 00 00 et/ou par mail à tortues@aquarium-larochelle.com et noter l’heure et la position géographique de l’animal, et si possible prendre une photo pour permettre d’identifier l’espèce, la taille.
Selon le degré de décomposition de la tortue, le CESTM ou les correspondants habilités peuvent pratiquer une autopsie ou une dissection. Grâce à cet examen, la cause de la mort peut être mise en évidence, des prélèvements sont effectués pour apporter des renseignements sur l’origine géographique, l’âge, les zones où elles se sont alimentées…
Les causes peuvent être nombreuses : pathologies, occlusion par ingestion de déchets, noyade par collision, capture accidentelle ou enchevêtrement, mort naturelle…
Malheureusement oui, elles sont les témoins de cette pollution qui touche les tortues marines à tous les stades de leur vie et toutes les espèces. Cela les touche d’autant plus car elles s’alimentent en mer, aussi bien près des côtes qu’au large, dans la colonne d’eau ou sur le fond. Leur anatomie particulière empêche également aux tortues marines de sélectionner les items ingérés en expulsant les matières plastique. C’est pourquoi elles sont les témoins de cette pollution en mer.
Il faut contacter l’Observatoire Pelagis (La Rochelle Université/CNRS) au 05 46 44 99 10.