Construction d’un écosystème

Chaque aquarium est imaginé pour répondre aux besoins des espèces qu’il abrite. Leur élaboration est un processus complexe nécessitant de solides connaissances en biologie marine afin de reconstituer l’écosystème dans lequel évolue l’espèce.

Mais quels sont les critères pris en compte par les soigneurs et soigneuses ?

Zone géographique et habitat

Le premier critère étudié est celui de l’emplacement géographique. À l’Aquarium La Rochelle, cinq zones sont mises en avant : l’océan Atlantique, la mer Méditerranée, la zone océanique, la mer des Caraïbes et la région Indo-Pacifique. Les écosystèmes présentés dans les aquariums doivent être en cohérence avec ces différents espaces.

Une fois la zone géographique déterminée, les scientifiques se penchent sur les caractéristiques de l’habitat où vit l’espèce : luminosité, substrat et hydrodynamisme.

Le milieu est-il rocheux, sableux, vaseux, occupé par des algues ou des prairies sous-marines ? Est-il agité ou plutôt calme ?

On différencie le « mode battu » du « mode abrité ». Le mode battu définit les côtes exposées au vent, où les vagues sont fortes. Il s’agit des pointes ou encore des îles. Le mode abrité, à l’inverse, désigne les côtes moins exposées au vent, où l’eau est plus calme, telles que les baies.

Les grottes, par exemple, sont un habitat particulier. Elles présentent des caractéristiques proches de celles rencontrées dans les profondeurs : obscurité, faible renouvellement de l’eau et température constante. Elles abritent des organismes qui ne dépendent pas de l’énergie lumineuse pour leur survie. C’est le cas du corail rouge, le Corallium rubrum.

 

Découvrez la fiche du corail rouge

Une eau adaptée

L’eau des bassins est adaptée aux espèces qu’elle accueille. C’est pourquoi l’Aquarium s’approvisionne en eau de deux manières. Un forage, situé sous le bâtiment, permet de prélever de l’eau de mer à une salinité de 28 g/L. Ce taux convient aux espèces locales (Atlantique et Méditerranée) mais il est moins adapté aux espèces tropicales. Pour répondre aux besoins de ces animaux, le site utilise de l’eau en provenance de claires situées sur l’Ile de Ré, dont la salinité avoisine les 35 g/L. Plus riche en minéraux, elle correspond notamment aux invertébrés comme les coraux, qui y puisent des éléments indispensables à l’élaboration de leur structure calcaire.

La température de chaque bassin est similaire à celle rencontrée par les espèces dans leur environnement naturel. Les langoustines, qui vivent au niveau du plateau continental et à des profondeurs pouvant aller jusqu’à 200 mètres, habitent l’aquarium le plus froid. L’eau y est en moyenne de 12°C.

Comme dans le milieu naturel, il convient de faire varier cette température afin d’y reproduire le rythme des saisons, souvent déterminant dans le cycle de reproduction des espèces.

En plus de la température et de la salinité, l’oxygène et le pH sont des paramètres importants à considérer.

 

Découvrez la fiche des langoustines

Comment peupler les aquariums ?

Dans le peuplement des aquariums, il faut aussi tenir compte des relations entre espèces. Leur régime alimentaire et leur comportement doivent être connus.

Certains animaux vivent en banc (les carangues), d’autres sont solitaires (le poulpe) ou territoriaux et plutôt agressifs (les poissons-anges). Ainsi, leur présence pourrait facilement entraver le développement d’autres animaux plus fragiles. Connaître les caractères de chacun permet l’acclimatation des animaux et la pérennité de l’écosystème.

Découvrez la fiche des carangues royales jaunes

Découvrez la fiche du poulpe

Découvrez la fiche du poisson-ange français

Une question d’équilibre

Il est parfois nécessaire d’introduire des espèces qui limitent certaines proliférations. Par exemple, les herbivores (poissons-chirurgiens) permettent de contenir la croissance des algues. Les détritivores (souvent invertébrés comme les étoiles de mer et les oursins) limitent les déchets liés au surplus de nourriture. D’autres, par leur comportement, nettoient le sable (comme le rouget), les rochers (poissons-papillons) ou leurs congénères (poissons-nettoyeurs).

Ensemble, ils permettent le bon fonctionnement de l’écosystème qui peut alors être dit « à l’équilibre ».

 

Découvrez la fiche du poisson-chirurgien

Découvrez la fiche de l’étoile de mer commune

Découvrez la fiche de l’oursin diadème

Découvrez la fiche du rouget

Découvrez la fiche du poisson-papillon à bec

Découvrez la fiche du poisson-nettoyeur

Taille et forme des bassins

La taille et la forme des bassins sont pensées en fonction du mode de vie et des besoins de chacun des animaux.

Les espèces actives ou vivant en banc ont besoin d’un maximum d’espace. Le décor doit donc être limité afin de ne pas entraver leur déplacement. C’est le cas des sardines, bars et daurades, mais également des animaux planctoniques comme les méduses. Au contraire, les murènes et les crustacés, plutôt actifs la nuit, préféreront des zones rocheuses où se dissimuler en journée.

Avant qu’une espèce soit introduite dans un bassin, il convient de tenir compte de sa taille à l’âge adulte. Le développement de l’animal et son acclimatation dépondront de la dimension de son aquarium.

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